Villeneuve-lès-Avignon offre à ses visiteurs un patrimoine exceptionnel.
Séparées par le Rhône, l’Histoire avec grand H, la lie indiscutablement à la cité des Papes : Avignon. Ces deux villes ont été à la fois rivales et alliées.
Nous vous invitons, à travers ces quelques lignes, à en apprendre davantage sur ces joyaux d’architecture et du bon vivre.

Villeneuve, la belle

Une ville chargée d’Histoire(s)

Autrefois reliée à Avignon par son célèbre pont, Villeneuve-lès-Avignon jouit d’un remarquable patrimoine historique, architectural et culturel, unique en Provence.  La ville a réussi le difficile pari d’intégrer un urbanisme de qualité dans un centre historique sauvegardé. Villeneuve-lès-Avignon regorge ainsi de trésors historiques à chaque coin de rue.
 
Pendant le séjour de la papauté à Avignon (1316-1378), Villeneuve-lès-Avignon devient la villégiature des papes et des cardinaux. Afin de les retenir, le seigneur de la ville et roi de France les autorise à bâtir des demeures somptueuses ainsi que de vastes propriétés élevées dans les collines dominant le Rhône.
 
La ville compte ainsi de nombreux édifices classés Monuments Historiques, mis en valeur par des évènements culturels variés se déroulant tout au long de l’année.

Une reconstitution du pont liant Avignon à Villeneuve

Le Saviez-vous ?
La ville fût anciennement nommée : Villeneuve-Saint-André, en référence au Fort Saint André qui domine cette petite cité. Ce n’est d’ailleurs pas le seul nom qu’elle a eu !

Le Mont Andaon

Le mont Andaon ou Puy Andaon est une colline dominant la ville de Villeneuve-lès-Avignon. C'était, face au rocher des Doms d'Avignon dont il est le pendant, une position stratégique bordée du côté est par le Rhône et du côté ouest par de fortes pentes, ce qui en faisait un lieu sécurisé. Le Rhône baigna en effet le pied oriental du mont Andaon jusqu'au XVIIIe siècle. Aujourd'hui, le fleuve coule beaucoup plus à l'est de Villeneuve, son lit ayant reculé de quelque huit cents mètres, créant ainsi la riche plaine alluvionnaire de l'abbaye Saint-André.

Une des vues depuis le Mont Andaon

Villeneuve au Moyen-Âge

Après 1181 et avant 1200, une muraille est construite autour du village, qui devient un castrum, probablement en liaison avec la construction du pont sur le Rhône (achevé en 1185), les habitants de Saint-André voulant se protéger des Avignonnais. C’est probablement également à cette date que l’abbé donne son autonomie au village et affranchit une partie de ses serfs. Cependant, le bourg Saint-André est annexé par la commune d’Avignon au début du XIIIe siècle, et en 1210, le comte de Provence Raymond V confirme cette annexion. Malgré une révolte des habitants de Saint-André en 1213, cette domination des Avignonnais est à nouveau confirmée en 1222. En 1226, l’armée du roi de France assiège Avignon, dans le cadre de la croisade des Albigeois.

En 1226, le roi de France Louis VIII en lutte contre le comte de Toulouse, arrive avec son armée devant Avignon. Avignon demeure fidèle au comte et refuse le passage de l'armée royale. Pendant les trois mois que dure le siège, le roi est l'hôte de l'abbé de Saint-André, qui va lui proposer de signer un traité de paréage. Ce traité place la seigneurie de Saint-André sous la protection du roi de France. Les termes de ce traité ne seront en fait jamais appliqués. À la fin du XIIIe siècle, des changements géopolitiques vont avoir des conséquences sur la rive droite du Rhône. Le roi de France Philippe IV le Bel, qui a hérité la moitié de la seigneurie d'Avignon, l'échange avec son cousin le roi de Naples, autre co-seigneur de la ville. Le roi de France perd le contrôle de la rive gauche du fleuve, il doit alors prendre le contrôle de la rive droite.

Le 11 juillet 1292, un nouveau traité de paréage est signé, qui prévoit :

  • la construction de deux forteresses royales ;
  • le partage entre l’abbé et le roi de tous les revenus de la seigneurie de Saint-André et de la terre royale de Tavel ;
  • la haute-justice revient entièrement au roi ;
  • le sceau est désormais commun (d’où les armes actuelles de la ville) ;

La construction d'une forteresse à l'entrée du pont débute aussitôt. Le contrôle de l'accès du pont est le véritable enjeu, économique et stratégique, de ce traité. En construisant la Grosse Tour du Bout du Pont (aujourd'hui tour Philippe-le-Bel), le roi annexe la totalité du pont et s'en attribue d'autorité les revenus. Malgré les protestations des Avignonnais, l'état de fait et la loi du plus fort l'emportent.
Afin de favoriser le développement économique de la co-seigneurie, une bastide royale est fondée en mars 1293 sur les rives du Rhône portant le nom de Ville Neuve-Saint-André-près-d'Avignon. Dotée de nombreux privilèges afin d'en favoriser le peuplement, la ville neuve devait sans doute, dans l'esprit du roi de France, concurrencer et surclasser Avignon sa rivale. Un évènement tout à fait imprévu allait bouleverser ses plans et réorienter le destin de la ville.

L'installation en 1316 à Avignon de la papauté a d'énormes conséquences sur la ville naissante qui va recevoir les villégiatures des cardinaux et des souverains pontifes. Quatorze palais sont construits à Villeneuve, dont l'emprise des domaines marque aujourd'hui encore la physionomie de la cité. Certains sont des manoirs de campagne (palais de Montaut, de Montolivet) construits dans les collines, d'autres sont des palais urbains (palais de Via, du Pouget, de Canilhac, de Thurry) élevés à la lisière de la ville neuve.

Suivra plus tard la construction de la seconde forteresse royale prévue par le traité de 1292, le fort Saint-André, sur le mont Andaon, pour protéger l'abbaye et le Bourg Saint-André des bandes de routiers lors de la Guerre de Cent Ans et pour fortifier la frontière du royaume.

En 1356, fondation par le pape Innocent VI de la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, qui deviendra l'une des plus vastes et riches d'Europe. En 1649, un projet de portail monumental envisagé quatre ans plus tôt pour la Chartreuse, est finalement réalisé, par l’architecte François de Royers de la Valfenière. En 1660, Louis XIV le franchira en grand cérémonial lorsqu'il viendra en visite à la Chartreuse accompagné d'une nombreuse suite.

Au XIVe siècle, le pouvoir de l’abbé continue de décroître, jusqu’à la révolte en 1388 des habitants de Villeneuve, qui refusent de prêter serment de fidélité à leur abbé toujours absent.
En novembre 1461, par ses lettres patentes, Louis XI confirma les privilèges de Saint-André-lèz-Avignon.

Vues et végétation

En période contemporaine

La Révolution a été une période relativement calme à Villeneuve où ont trouvé refuge de nombreux avignonnais et comtadins cherchant à échapper à la guerre civile qui ensanglantait les états pontificaux. Toutefois cette période a été une rupture radicale dans l'histoire de la cité. Privée d'un coup de ses privilèges de ville royale et de ses riches maisons religieuses, elle se retrouve réduite au rang de chef-lieu de canton.

La population composée de petits commerçants, d'artisans et d'agriculteur est à la merci des crues du Rhône, des maladies du ver à soie et de la disparition de la garance.
Les municipalités successives doivent lutter contre les prétentions territoriales d'Avignon (la vaste et fertile île de la Barthelasse est transférée en 1852 du territoire de Villeneuve à celui d'Avignon), l'ensablement du port qui entraînera en 1855 le déplacement de la foire de la Saint-André de Villeneuve à Avignon.

La création d'un pont en 1820 puis l'arrivée du train va favoriser les échanges et stimuler l'économie : une agriculture prospère, un réseau dense de petites fabriques font de Villeneuve une bourgade débordant d'activité. Ses trésors artistiques attirent de nombreux esthètes, artistes, peintres et écrivains.

Le peintre paysagiste Paul Huet, de retour d'Auvergne, d’après son carnet de voyage, arrive à Villeneuve-lès-Avignon le 23 septembre 1833, et y repasse le 12 octobre. Il réalise une aquarelle conservée au Musée du Louvre : Vue de Villeneuve-lès-Avignon qui représente un groupe de maisons à l’intérieur de l’enceinte du Fort Saint-André, adossées à la porte fortifiée. À droite se devine la ville d’Avignon de l’autre côté du Rhône. Il utilise cette étude pour réaliser un tableau présenté au Salon de 1834, dans une perspective plus large Vue générale d'Avignon et de Villeneuve-lès-Avignon, prise de l'intérieur du fort Saint-André, aujourd’hui conservé au musée de Cahors. La ville sera ensuite le sujet privilégié des peintres de l'École d'Avignon du début du XXe siècle.

Comme les cardinaux du XIVe siècle, les familles de la bourgeoisie avignonnaise établissent leurs villégiatures dans les collines de Montaut, où ils jouissent de la plus belle vue qui soit sur Avignon, tandis que les classes moyennes apprécient la tranquillité de leurs mazets de Candau. De nombreuses auberges et guinguettes participent à cet art de vivre.

Une merveille !

Découvrons ses sites incontournables

Le Fort St André

Quand on arrive à Villeneuve, on est tout de suite attiré par cette fortification qui domine la ville.
Érigée au sommet du mont Andaon l’enceinte fortifiée en est son symbole !

Alors qu’il renonce à ses espérances sur Avignon et la Provence, le roi Philippe le Bel décide de consolider sa présence face à Avignon. Il profite alors de l’acte de pariage signé entre le roi Louis VIII et l’abbé de Saint André en 1226 pour construire sa forteresse.
 
En fortifiant sa frontière le long du Rhône, Philippe le Bel cherche à affirmer sa puissance et celle du royaume de France face à ces ennemis.
 
Il fait édifier une forteresse sur le site même de l’abbaye et fonde la ville de Villeneuve en même temps. 

Au cours du XIVème siècle, après une période d’instabilité, on dote la forteresse d’un châtelet d’entrée : deux tours jumelles cylindriques reliées entre elle par un corps de bâtiment. On consolide à la même époque l’enceinte existante et la tour des masques.
Pendant les siècles qui vont suivre, le fort bénéficiera de réparations constantes. Il perd très vite de son importance stratégique car en 1481 la Provence est rattachée à la France …
Sa fonction défensive n’est alors plus utile. Il devient à partir de ce moment-là une place forte militaire. Alors qu’il est abandon depuis le début le XIXème siècle, la ville de Villeneuve décide par peur de voir ce monument et son symbole disparaître de racheter le fort en 1889.
Il est classé monument historique en 1906.

Aujourd’hui, le Fort est ouvert au public ainsi qu’aux visites et offre une vue panoramique exceptionnelle allant du Mont Ventoux aux Alpilles !

La vue du Fort depuis Avignon

Les Jardins de l’Abbaye St André

Par delà les ruelles de la ville se trouve le jardin de Saint-André, un espace remarquable où siège une abbaye royale bénédictine fondée au Xe siècle, surplombant le Rhône et faisant face à la cité papale.

Les jardins en terrasses de style toscan et méditerranéen se déploient entre les ruines des églises romaines et les tombes du début du Moyen Âge, révélant des parterres de fleurs et de vieux rosiers, des bosquets, des étangs, des pergolas ainsi que des oliviers et des pins centenaires. Au détour d'un chemin bordé de cyprès, vous aurez la chance d'admirer l'une des plus belles vues sur le Rhône et le Palais des Papes.

Pour une agréable promenade

La Chartreuse du Val de Bénédiction

La Chartreuse doit son origine à la volonté du Pape Innocent VI. Celui-ci après son élection en 1352, fit don à l’ordre des Chartreux de ses terres et de sa livrée (hôtel particulier) qu’il possédait à Villeneuve lez Avignon du temps où il était cardinal.
Il fit mener rapidement les travaux de la première fondation, prévue à l’origine pour douze religieux et lui conféra de nombreux privilèges. Il confia la décoration de sa chapelle particulière à Matteo Giovannetti, auteur des fresques du palais des Papes. Très attaché à la Chartreuse, il y est enterré à sa demande lorsqu’il meurt en 1362.


Son mausolée, un monument déplacé après la Révolution, a retrouvé sa place dans l’église en 1959. L’œuvre d’Innocent VI devait être poursuivie par son neveu Pierre Selva de Montirac, Cardinal de Pampelune qui acheva l’édification du cloître Saint-Jean en 1372.
Au fil des siècles, la Chartreuse accrut sa richesse, son influence et sa beauté avec des embellissements dus à François Des Royers de la Valfenière. Ses trois cloîtres en firent la plus vaste Chartreuse de France.
Vendue par lots à la Révolution, sa bibliothèque et les oeuvres d’art qu’elle contenait, dispersées, la Chartreuse devait subir de graves dommages.
En 1835, la dégradation de l’église et des fresques attira l’attention de l’écrivain Prosper Mérimée, alors inspecteur des monuments historiques. Il mit aussitôt en oeuvre des procédures de sauvegarde. En 1909, l’État entreprend la réhabilitation du monastère avec le relevé d’ensemble de l’architecte Jules Formigé, les premiers travaux de restauration et la décision du rachat progressif de tous les bâtiments du périmètre d’origine.
Aujourd’hui, la Chartreuse, en bonne partie restaurée, séduit par ses proportions harmonieuses, la douceur de ses cloîtres et la brèche de lumière qu’ouvre dans l’église une abside effondrée.

La vocation actuelle du monument (résidences d’artistes) est née de sa construction rigoureuse autour d’espaces à ciel ouvert, prévue pour des vies de solitude et de communauté. 

Depuis 1973, un centre culturel consacré à l’accueil d’artistes en résidence s’est installé dans ses murs avec le soutien de la Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites, du Ministère de la Culture et des collectivités territoriales : expérience originale où la restauration est menée pour accueillir un programme culturel national.
Actuellement, le Centre national des écritures du spectacle est un des lieux majeurs en France et en Europe de résidences consacrées à l’écriture dramaturgique. Il accueille près de soixante résidences par an, d’auteurs ou de compagnies, des laboratoires de recherche et d’expérimentation, des cycles de formation et des master class, et s’ouvre régulièrement au public lors de répétitions publiques ou d’événements associant les résidents et d’autres artistes invités et notamment au mois de juillet, en partenariat avec le Festival d’Avignon.

Une entrée majestueuse

Nous vous invitons également à visiter :

La Tour Philippe-le-Bel : Construite à la fin du 13ème siècle, la Tour est l’unique vestige d'une forteresse bâtie pour contrôler l'entrée du pont reliant les deux rives.

La Chapelle des pénitents gris : Trésor de l’architecture baroque, célèbre pour l’extraordinaire stéréotomie de ses voûtes, la chapelle témoigne également du rôle majeur des confréries de pénitents dans l’histoire sociale du Midi. La chapelle est édifiée au XVIIIe siècle dans une aile de l'ancien palais du cardinal Bertrand de Déaux (XIVe s.) dont demeurent d’intéressants vestiges.

L’Église collégiale Notre-Dame : Église de style gothique méridional, elle est édifiée par le cardinal Arnaud de Via, neveu du pape Jean XXII. Elle abrite de nombreuses œuvres d’art ainsi que la copie de la célèbre Pièta de Villeneuve lez Avignon dont l’original est au Musée du Louvre.

Le Musée Pierre de Luxembourg : Installé dans un très bel hôtel particulier du XVIIème siècle, il est l’ancien palais du cardinal Ceccano. Il abrite le chef-d’œuvre d’Enguerrand Quarton Le Couronnement de la Vierge datant de 1453-54, la célèbre Vierge en ivoire (XIVème siècle), et présente également un panorama de la peinture du XVIème au XVIIIème siècle avec Simon de Châlons, Nicolas Mignard, Philippe de Champaigne, Reynaud Levieux.

Flâner et découvrir ...

Un lifestyle typiquement provençal

Vous l’aurez compris, avec ses trésors d’art, son cadre privilégié entre les collines et le Rhône, son ambiance provençale et son emplacement aux confins du Languedoc, Villeneuve-lès-Avignon est un lieu unique, comme c’était déjà le cas aux temps des Papes … Une ville où il est agréable de se promener les jours de marché - un marché provençal s'y tient tous les jeudis - les samedis sont réservés à la brocante - un must-do si vous êtes passionnés.
 
En Juillet, la ville agrémente ses journées avec Villeneuve en Scène, ce festival, depuis 2004, est dédié aux théâtres itinérants en partenariat avec le Festival d’Avignon.

Une ville réputée pour ses brocantes !

Quelques bonnes adresses !

  • Le Prieuré, un élégant Relais & Châteaux niché dans un ancien couvent. Ce magnifique établissement abrite également un restaurant gastronomique étoilé !
  • L’Aubergine, un restaurant en plein coeur de Villeneuve, des plats de saison et une déco sympa !
  • La Gelateria de Mamio, un instant sucré avec de bonnes glaces artisanales !
Détail

Pour les aficionados d’art et de théâtre !

Fondé en 1947 par Jean Vilar, le Festival d'Avignon est aujourd'hui l'une des plus importantes manifestations internationales du spectacle vivant contemporain. Chaque année, en juillet, Avignon devient une ville-théâtre, transformant son patrimoine architectural en divers lieux de représentation, majestueux ou étonnants, accueillant des dizaines de milliers d'amoureux du théâtre de toutes les générations. Le Festival réussit l'alliance originale d'un public populaire avec la création internationale. Avignon, c'est également un esprit : la ville est un forum à ciel ouvert, où les festivaliers parlent des spectacles et partagent leurs expériences de spectateurs. Un mois durant, tous peuvent avoir accès à une culture contemporaine et vivante.

Le programme est composé de spectacles, mais aussi de lectures, d'expositions, de films et de débats, qui sont autant d'entrées dans l'univers des artistes et intellectuels invités. Il y a, chaque soir au Festival, une ou plusieurs « premières », qui font d'Avignon un véritable lieu de créations et d'aventures, pour les artistes comme pour les spectateurs.

Cette année, la 76ème édition se tiendra du 7 au 26 Juillet !
Avignon et son célèbre pont !